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Pour en finir avec les groupes Whatsapp dont le nom ne veut rien dire

Pensée aux personnes coincées dans des groupes qui portent leur nom.

Je voulais en parler depuis longtemps, mais faute de trouver l’angle, c’était resté à l’état d’idée. Heureusement, une anecdote avec l’un nos fournisseurs m’a donné le coup de pouce nécessaire à ce billet qui, je l’espère sincèrement, changera vos habitudes.

L’anecdote

Un jour, je reçois un e-mail d’un fournisseur m’indiquant que nous ne nous étions pas présenté à la réunion téléphonique de l’après-midi, prévue depuis deux semaines.

Stupeur ! Ce n’est absolument pas dans nos habitudes, d’autant que nous attendions cette réunion avec tellement d’impatience, que nous en avions parlé le matin même.

Pire ! cinq minutes, avant la dite réunion, mon agenda me préviens d’un événement, et un collègue me demande comment désactiver les notifications qui ne le concernent pas.

Vous l’avez compris, on parle toujours de la même réunion. Intrigué, je vérifie donc mon agenda et constate que l’intitulé de la réunion est « Projet NOUS/EELV ».

Précision pour que tout le monde comprenne de quoi je parle, mon agence web s’appelle « NOUS, Ouvert Utile et Simple ».

Je comprends d’un coup ce qui s’est passé.

Faisant les choses bien, notre prestataire nous a donc envoyé une invitation à participer à la réunion téléphonique, et de son point de vue, « Projet NOUS/EELV » fait tout à fait sens, mais pour NOUS, ça ressemble à s’y méprendre à un point interne.

C’était la goutte d’eau qui fit déborder le vase. En mon fort intérieur, surgirent toutes les frustrations ressenties lorsque je me suis retrouvé dans des conversations s’appelant « Bastien », « Ho », « NOUS » ou « Maison ».

Mises en situation

Pour expliciter cette rage contenue, passons en revue des exemples très simples.

Le groupe d’ami⋅e⋅s

Vous voulez échanger avec un couple d’ami⋅e⋅s, Dominique et Camille, pour planifier votre départ en vacances. Vous ouvrez donc Whatsapp, créez un groupe « Dominique et Camille », invitez votre moitié (Alex), Dominique et enfin Camille. Pour vous et votre partenaire, tout est très naturel, vous allez dans la discussion « Dominique et Camille » et lorsque vous posez une question, c’est Dominique ou Camille qui répond. Mais de leur côté, Le groupe porte leur propre nom. Pas très significatif. Surtout si une tierce personne a eu la même démarche.

Autre exemple vécu : des amis créent une discussion pour partager l’avancée de leurs travaux à tout un groupe de personnes. La discussion est baptisée « Maison ». Quelle étrangeté pour tout le monde que de voir les photos d’ailleurs dans une conversation appelée « Maison ».

En entreprise

Autre exemple, dans un contexte professionnel. Vous avez terminé une prestation pour votre client « La Rivière » et vous souhaitez toucher votre dû. Vous ouvrez votre éditeur de facture habituel, alignez les chiffres et enregistrez en PDF pour envoyer le tout par e-mail. Si vous n’avez pas de nomenclature particulière de type « FA2020456BX12 », vous allez forcément nommer le fichier « Facture-LaRivière-2020.pdf » ce qui est très bien pour votre organisation. Mais de son coté, combien, La Rivière, reçoit de document intitulés « la-rivière.pdf » ou « projet-larivière.doc » ?

Pour celles et ceux qui recrutent de temps en temps, combien de documents intitulés « cv.pdf » avez-vous dû renommer pour ne pas qu’ils s’écrasent les un les autres ?

Ce que ça révèle

On est d’accord, rien de tout cela n’est grave. Mais cela reflète la vision trop subjective que nous avons et cela pose un dur constat : nous ne pensons pas assez aux autres.

Pire, nous pensons les autres en dehors de nous, sans envisager de « nous » inclusif.

Est-ce de la pure inattention, les prémisses d’un manque de respect ou du pur égoïsme ? sans doute un peu des trois. C’est surtout, je pense, un des aspects de notre mode de fonctionnement : une vision nombriliste où notre environnement est dissocié de notre être.

Ne pas faire l’effort de s’inclure soi-même dans ce que l’on entreprend met en lumière notre inconscience de notre impact sur notre environnement – au sens large, ce qui nous entoure.

Du point de vue d’en face, on peut ne pas s’en rendre compte et se dire «c’est ballot mais c’est comme ça». On peut cependant s’attendre à des conséquences : des pics de manque de considération vont s’accumuler et générer une frustration. Sans compter l’énergie perdues à renommer des fichiers, souvent mal.

La vision inclusive

Pour reprendre les exemples précédents, la réunion aurait dû s’appeler « Projet NOUS/EELV – Nom du prestataire », les groupes Whatsapp respectivement « Dominique, Camille, Fred, Alex » et « Maison Tartampion ». La facture aurait du être nomée « Facture – MonEntreprise – La Rivière – 202008.pdf » et le curriculum vitae « cv-Marie-Curie-2020.pdf ».

Ça peut paraître rébarbatif et futile, mais cela a le mérite de nous interroger sur notre relation à l’autre. Chercher à nommer une discussion de manière inclusive est LA vraie façon de prendre conscience de ce que l’on en attend.

Pour reprendre l’exemple de la discussion « Dominique et Camille », si la discussion a un objectif précis, comme les préparatifs d’un départ en vacances, le nom « vacances en Dordogne » aura le mérite de parler à tout le monde et de mettre l’accent sur l’élément commun.

De même, dans une relation professionnelle, utiliser une nomenclature liée au projet plutôt qu’au client ou au prestataire sera beaucoup plus pertinente et fédératrice.

Ainsi, chaque évènement, chaque fichier, chaque conversation est une occasion d’apprécier ce qui nous rassemble et d’inclure l’autre dans un nous.

Par Bastien Ho

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