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Publier pour s’améliorer

La publication du code source informatique a ses vertus, qu’en est-il de l’exposition permanente sur les réseaux sociaux ?

En 2014, je présentais au WordCamp Paris un atelier pour promouvoir les effet désirables de la publication d’extensions pour WordPress.

Voici un résumé des avantages que j’y vois, et qui s’appliquent également à tous types de logiciels.

Publier son code :

  • Oblige à plus de rigueur et d’autodiscipline
  • Favorise les retours d’expérience enrichissants
  • Suscite les corrections et contributions
  • Permet de mutualiser les investissements
  • Profite à la communauté

Les détails sont exposés dans ces 5 bonnes raisons de publier son code.

Par analogie, on peut étendre ce mode de fonctionnement à d’autres espaces que l’informatique avec des avantages similaires, ce qui mérite d’être développé.

Vie publique  et communication

On entend souvent critiquer telle personnalité car elle ne traduit pas son discours en actes ou telle société faire du socialwashing.

Et en effet, les réseaux sociaux (entre autre) incitent à la surenchère de communication et le zèle de communicants amène souvent à ce type d’excès, la plupart du temps dans un but mercantile ou électoral.

Je voudrais cependant m’attarder sur le geste de publication plutôt que sur ces fâcheux exemples. Lorsqu’il y a sincérité, je reste persuadé que la publication a des effets bénéfiques, similaires à ceux rencontrés dans les logiciels libres.

Il convient d’abord de définir quel est cet acte de publication. Je dirais qu’ici, il s’agit d’un acte sincère de revendication d’un état de soi.

Affirmer une opinion « je pense que » ou une croyance  « je crois que » n’a pas le même statut, car cela peut être sujet à débat, alors que clamer :  « je suis féministe » relève de l’intime et ne peut être remis en cause. La façon d’être, peut être remise question, mais pas son essence.

Quelles analogies faire avec un code source ouvert ?

Échange

<contribution & retour d'expérience/>

Lorsque l’on se dit « quelque-chose », on rejoint de fait le groupe des gens qui s’en revendiquent.

Selon les groupes, il y a de fortes chances qu’une forme d’empathie émerge ou au moins un esprit de groupe. Ainsi on se verra profiter d’expériences, conseils ou soutien.

Essaimage

<faire profiter la communauté/>

L’acte de revendication aura également des effets sur les autres, qui n’osent pas (encore) assumer leur état. On a vu l’émancipation d’un  « je suis victime », sous l’appellation #meeToo qui a permis de donner de la voix à de nombreuses femmes.

Ce mouvement s’est vraiment étendu à la manière d’une tâche d’huile, la parole libérant la parole.

Exposition

<autodiscipline & rigueur/>

S’auto proclamer « écolo », c’est donner l’étiquette pour se faire cataloguer. C’est s’obliger à faire encore plus attention qu’avant, sous peine de remontrances.

On aurait ainsi tendance à s’enfermer soit même dans une image que l’on doit alimenter.  Sous réserve de l’absence d’effets de bord, ce pourrait donc devenir la source d’un cercle vertueux.

Publish ergo sum

Faut il donc tout publier, comme semblent l’espérer les réseaux sociaux ?

Pas forcément, les aspects intimes de nos vies n’ont rien à faire sur internet. De même que des identifiants de connexion.

Par contre, ce qui relève du commun a tout à gagner à être publié. Un logiciel répondant à un besoin courant, une activité associative, un engagement politique en autres.


Publier une intention, c’est prendre un engagement moral.

Publier « je suis  » revient à créer un avatar que l’on va s’efforcer de devenir.

Par Bastien Ho

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