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En finir avec les complots en une génération ?

Le terme complotisme est omniprésent depuis quelques années et ce sans commune mesure depuis le début de la crise COVID 19.

Et derrière cette notion, on voit s’affronter plus ou moins ouvertement deux mondes, et si elle prend de l’ampleur, cette méfiance pourrait mener à une grave crise sociétale comme les événements du Capitole en sont l’exemple.

De part et d’autre on voit fleurir des sites d’information, de réinformation, de désinformation. Les podcasts de décryptage sont pléthore sur les radios nationales et les réseaux sociaux regorgent de théories et contre théories.

Heureusement, je pense que l’on peut faire quelque chose.

La défiance par l’expérience

De nombreuses études scientifiques montrent que le niveau de défiance est fortement lié à la conscience d’un risque d’une part, mais surtout à son expérience. Et ceci est valable autant pour les humains que pour les autres animaux.

En gros, on a plus tendance à craindre quelque chose que l’on est capable de faire soit même. Par exemple, certaines corneilles ne se préoccupent pas de protéger leurs réserves tant qu’elle n’ont pas volées celles d’une autre.

Il y a donc fort à parier que si l’on craint un complot, c’est que l’on aurait déjà :

  • Imaginé un complot
  • Participé à un complot
  • Été victime d’un complot

Moi ? Jamais je n’ai été mêlé·e à un complot ! Me direz vous.

Et bien si. Il y a bien un complot mondial. Et si l’on arrivait à s’en défaire, la société pourrait repartir sur des bases saines. La génération suivante pourrait grandir dans la vérité, et la société toute entière pourrait se teinter de confiance.

Le grand complot mondial

Visualisez maintenant. Une société ad-hoc, pas expressément secrète, mais dont les membres sont liés par un serment. Appelons la : société des «A».

Par ses actes, elle asservi le reste de l’humanité, que nous nommerons pour plus de clarté les «B». Pour assouvir leur domination, les «A» ont inventé toutes sortent de fausses informations pour maintenir les «B» dans l’ignorance et gouverner par la peur. La motivation d’une récompense superficielle maintien alors les «B» dans une docilité aveugle de mouton.

Pour cela, tous les canaux ont été pervertis : médias, livres et même les films et publicités. Cela a été facile, car l’intégralité des personnes qui travaillent dans ces organes de propagande font partie de la société des «A».

Mais la situation est plus compliquée qu’il n’y paraît. Car derrière cette société manipulatrice, de grands groupes tirent profits directement et s’enrichissent. Multinationales, grande distribution forment une sous-société qui influence les «A» dans son propre intérêt. Appelons cette sous-société les «C».

Ce tableau vous évoque quelque chose ?

Évidement, vous avez tout de suite reconnue la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement.

Il suffirait alors d’ouvrir les yeux des «B» pour rétablir la confiance ? Impossible. Car chaque «B» qui se réveille n’a d’autre attente que de devenir un «A» pour à son tour exercer le pouvoir d’entretenir l’ignorance et se délecter d’une nouvelle puissance. Et ce, moins par conviction que sous la pression sociale.

Casser la chaîne

Pour briser ce cycle infernal, ce sont les «A» qui ont la responsabilité de faire éclater le mensonge.

Ce ne sera pas facile, car le serment tacite est si profondément ancré, que les premiers «A» à oser briser le silence rencontrerons de vives oppositions de leurs pairs.

Et pourtant…

Quand est-ce que les «A»dultes renonceront donc à faire croire les «B»ambins au père Noël en se ruinant dans les «C»ommerces ?

Combien de sentiments de trahison économiserons-nous en évitant de répondre à la fameuse question : « Mais en fait, les cadeaux, c’est les parents ? »

Combien de gratitude gagnée en s’appropriant enfin l’origine des cadeaux ?

Combien de timbres économisés en n’envoyant plus des lettres à un destinataire imaginaire ?

Le péché originel

Cela peut paraître anecdotique, mais je reste toujours stupéfait au sujet de ce serment.

Rendez-vous compte du nombre d’adultes en total désaccord, incapables de trouver un compromis ou même de communiquer. Ces mêmes adultes arrivent tacitement à ce mettre d’accord pour faire croire à l’intégralité des enfants que s’ils sont sages, un monsieur en traîneau volant viendra les récompenser.

Je ne sais pas comment vous avez réagi, mais je me souviens toujours de la sidération que j’ai eu :

  1. D’apprendre que le père Noël n’existe pas
  2. De me rendre compte de l’ampleur du mensonge
  3. De participer ensuite au mensonge « pour le bien des petits »

Pour moi, cela n’a rien d’anecdotique. Cette sidération a de quoi nous marquer à vie.

Imaginer ensuite qu’un groupe secret fomente un complot pour asservir la population devient alors tellement plausible !

Cette proposition est peut-être iconoclaste, mais elle a le mérite de ne rien suggérer de dangereux :

Adultes, arrêtons de faire croire au père Noël, et voyons comment la génération suivante va évoluer.

Au pire, nous aurons perdu une tradition pas si ancienne. Au mieux, nous aurons désamorcé le plus grand complot de tous les temps.


Ceci vaut également pour la petite souris, saint Nicolas, la Befana, la fée des dents…

Par Bastien Ho

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